Yayoi Kusama

Les Franciscaines a l'honneur d'accueillir une œuvre de l'artiste contemporaine de renommée internationale Yayoi Kusama. Intégrant un espace séparé, l'installation offre une expérience singulière et s'inscrit dans une résonance inédite avec l'exposition Mondes flottants, du Japonisme à l'art contemporain.

Installation immersive, hypnotique et colorée

Prêtée par Les Abattoirs de Toulouse, Dots Obsession fait partie de la série Mirror rooms initiée par l’artiste en 1965. L’œuvre est un espace à part entière dans lequel les murs sont recouverts de miroirs. A l’intérieur, flottent des sculptures aux formes organiques et de couleur rouge vif, faites de ballons gonflés à l’hélium. Le motif du pois (« dots » en anglais) se répète à l’infini. Immergé dans l’installation, le spectateur fait l’expérience d’une étrange perte de repère, devenant à la fois un intrus et une partie de l’œuvre.

Une résonnance inédite avec le postimpressionnisme

Kusama admire le travail de Van Gogh et la proximité de cette installation dans le cheminement de l’exposition Mondes flottants, du Japonisme à l’art contemporain, offre un rapprochement inédit entre l’œuvre de l’artiste japonaise contemporaine et celle du peintre postimpressionniste. L’accumulation de pois, caractéristique du travail de Kusama, n’est pas sans évoquer le pointillisme dont Van Gogh a été précurseur. Les deux artistes partagent le goût de ces environnements infinis. Chez Van Gogh, ils sont envahis d’étoiles (Nuit étoilée. 1888), chez Kusama, de diodes lumineuses (Infinity mirror room-filled with the brillance of life. 2011), de ballons ou de motifs psychédéliques.

Entre le génie et la folie, tous deux ont été internés, à leur demande, en hôpital psychiatrique. Van Gogh arrive en 1889 à l’asile de Saint-Rémy de Provence où il réalisera près de 150 peintures en l’espace d’un an. Kusama vit depuis 1973 dans une clinique psychiatrique. Traumatisée par l’environnement du Japon d’après-guerre et souffrant de troubles obsessionnels compulsifs et d’hallucinations depuis son plus jeune âge, elle ne cesse de donner corps à son jardin intérieur, utilisant l’art comme véhicule.