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Donation Nicole et André Hambourg

La collection Nicole et André Hambourg

Offerte par Nicole Hambourg, épouse de l’artiste, à la Ville de Deauville dès 2011, la collection Nicole et André Hambourg rassemble plus de 4 300 œuvres, dont 3 600 de la main d’André Hambourg et près de 500 œuvres issues de la collection personnelle du couple. Peintures, dessins et estampes permettent d’entrer au cœur de la création de cet artiste prolifique qui a adopté la Normandie et plus particulièrement Deauville comme sources d’inspiration. 

Chaque année, Les Franciscaines propose deux expositions thématiques sur l’artiste afin de pouvoir présenter par rotation cette généreuse donation. 

André Hambourg (1909-1999)

Né le 5 mai 1909 à Paris, André Hambourg se forme à l'École des Arts décoratifs de Paris et suit en parallèle les cours de l'École des beaux-arts, au sein de l’atelier de Lucien Simon. Il fréquente régulièrement les musées et notamment le Louvre pour s’entraîner auprès des maîtres du passé. À 18 ans, il présente sa première exposition personnelle à la Galerie du Taureau dans le 6e arrondissement de Paris.

 

Premières inspirations
 
La canette verte, 1925, Huile sur carton, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; La rue de Nevers, 1927, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; D'après La liseuse de Renoir, non daté, Graphite sur papier, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025

 

En 1933, André Hambourg remporte le prix de la villa Abd-el-Tif à Alger et en devient pensionnaire. La découverte de l’Afrique du Nord bouleverse la création du jeune artiste : désormais, les couleurs vives des paysages restituent la lumière qui « écrase tout et dévore la couleur ». André Hambourg ramène du Maghreb de nombreuses scènes du quotidien et découvre une population qui l’émeut et l’inspire.

 

Maghreb
 
Baya notre intendante, 1933, Huile sur carton, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Alger, la place du gouvernement, 1939, Huile sur isorel, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Le marché de Mellah, non daté, Huile sur isorel, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025

 

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, André Hambourg est mobilisé au Maroc, puis démobilisé en 1940. Dès lors il peint des tableaux qui témoignent de l’horreur de l'histoire contemporaine. À l’instar de Picasso ou Miró, ses œuvres dénoncent les violences de la guerre. Nommé correspondant de guerre en 1945, il suit les campagnes de libération du sud de la France à l’Allemagne jusqu’à Berchtesgaden, le nid d’aigle d’Hitler.

 

Sombres années
 
Civilisation 37, 1937, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; La maison de Hitler, 1945, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; 8 mai 1945 : c'est fini, 1945, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025

 

Après la guerre, le retour en France est une période humainement et artistiquement difficile pour le peintre. Il quitte la capitale pour rejoindre le sud de la France, où il retrouve une lumière proche de celle qui l’avait séduite au Maghreb. En 1946, il parvient à sauver de la destruction le champ d’oliviers par Vincent Van Gogh à Saint-Rémy de-Provence. Il y installera une maison-atelier trente ans plus tard pour y peindre par toutes saisons et tous temps cette oliveraie emblématique.

 

Provence

 

Le repas à Mougins, 1956, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Soirée tango à Saint Rémy, 1978, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Juin à Saint Rémy, 1980, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025

 

Lors d’un séjour à Honfleur en 1948, André Hambourg s'éprend de Nicole Rachet, fille d’un médecin grand amateur d’art et collectionneur. Après les années sombres, ses œuvres vont retrouver couleurs, jeux d’ombres et de lumière ainsi que les perspectives ouvertes des années passées au Maghreb. En 1962, André Hambourg s'installe à la ferme de « La Thillaye » à Englesqueville-en-Auge. À mi-chemin entre Honfleur et Deauville, elle devient un cadre idéal pour son travail. Selon la luminosité, il se déplace dans une même journée des plages de Trouville à celle de Deauville et chaque scène de vie qu’il y observe est l’opportunité d’une toile. À Deauville, il loue chaque été, sur les Planches, la cabine 181 qu’il transforme en atelier. Comme Eugène Boudin avant lui, il peint sur le motif le paysage et la vie qui s’animent devant sous ses yeux.

 

Venise

 

Beau temps l'après-midi, 1964, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Au printemps les pommiers, vers 1976, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; La place Sainte Catherine, 1946, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025 ; Midi l'école de voile, 1980, Huile sur toile, Donation Nicole et André Hambourg, Ville de Deauville, Les Franciscaines © Adagp, Paris, 2025

 


André Hambourg, peintre du monde

André Hambourg se rend pour la première fois à Venise en 1957. Pour l’artiste, la découverte de la Sérénissime est une révélation. Comme avant lui, Claude Monet, Eugène Boudin, Albert Marquet ou encore Raoul Dufy, il peint la relation lumineuse entre l’eau et le ciel. À partir de 1967 André Hambourg séjourne à plusieurs reprises à Jérusalem, notamment pour illustrer Terre d’amour et de feu de Joseph Kessel. En 1971, l’artiste effectue son premier voyage en Côte d’Ivoire. Abidjan et ses scènes de rues sont autant de motifs restitués dans une grande vivacité de couleurs. C’est encore et toujours la lumière qui pousse André Hambourg à poser son chevalet à New York qui, à partir de 1972, devient une nouvelle destination privilégiée pour l’artiste. 

Devenu peintre officiel de la Marine en 1952, André Hambourg sillonne les mers du globe à bord de bâtiments de la Marine Nationale. Toujours en quête de nouveaux paysages et de nouvelles lumières, il effectue deux campagnes à bord du Bourdais et du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, qui l’emmènent autour du monde entre 1983 et 1985. 


Les artistes amis d'André Hambourg

Peintre figuratif du mouvement de la Nouvelle École de Paris, c’est au cœur de Montparnasse, centre artistique et intellectuel incontournable des années 1920, qu’André Hambourg créé ses premières œuvres. Sa fréquentation de l’École des Arts décoratifs de Paris et de la Galerie du Taureau l’amène à rencontrer de jeunes artistes en devenir. Très vite, un groupe se forme autour du peintre Francis Gruber, dont font partie Hambourg, Pierre Tal Coat, Paul Ullman et Yves Brayer. Ils aiment se réunir dans les ateliers des uns et des autres ou au café du Dôme, où ils partagent de longs et passionnants débats.

Le cercle d’André Hambourg s’élargit, rejoint par Foujita, Moïse Kisling, Jean Fautrier, Isis Kischka, Othon Friesz… Les idées s’échangent, les œuvres aussi. Petit à petit, André Hambourg se constitue une collection personnelle qu’il poursuit au fil du temps et des rencontres.