Justine Augier

Avec ce récit minutieux et palpitant, Justine Augier restitue la patiente construction de la plainte contre le cimentier Lafarge pour financement d’organisations terroristes, mise en danger d’autrui et complicité de crimes contre l’humanité en Syrie.

Lafarge a maintenu l’activité de son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, jusqu’en septembre 2014, versant des millions de dollars à des groupes djihadistes, dont Daech, mettant gravement en danger ses salariés syriens, alors que le personnel expatrié avait été mis à l’abri.

Ce scandale fut révélé en 2016. Personne morale raconte moins l’affaire Lafarge que la longue et opiniâtre élaboration du dossier judiciaire contre le cimentier. Justine Augier fait entendre les voix des protagonistes. Elle explore la dysmétrie des forces en présence, la nature irréductible de l’engagement des uns, de l’indifférence des autres. Elle accompagne au plus près cette quête de vérité qui cherche, dans le langage et dans la loi, dans la foi en l’une et l’autre, les failles, les fissures d’où pourrait surgir la lumière.