Un arbre planté, une mémoire enracinée

Certains gestes deviennent des héritages. Sous le ciel normand, Sebastião Salgado a planté, le 1er mars denier, un pommier dans les jardins de la Villa Strassburger aux côtés de Philippe Augier, maire de Deauville et président des Franciscaines. Un instant à la fois personnel et universel, où l’histoire, la terre et l’engagement se sont unis symboliquement.
Planter un arbre, pour Sebastião Salgado, ce n’est pas un simple acte, c’est un acte de foi et de résilience. Lui qui a redonné vie à une forêt au Brésil, sait mieux que quiconque que la nature est une survivante, pour peu qu’on lui tende la main.
En 1998, avec son épouse Lélia, après une période de doutes, il fonde l’Instituto Terra avec un rêve fou : faire renaître la vallée du Rio Doce, en Amazonie, désertée après des décennies de déforestation intensive. Vingt-cinq ans plus tard, trois millions d’arbres ont été plantés, 2 000 sources d’eau ont été restaurées, et une biodiversité que l’on croyait disparue a refait surface. Là où il n’y avait plus que poussière, on entend aujourd’hui le chant des oiseaux, on respire à nouveau.
Aujourd’hui, en Normandie, à des milliers de kilomètres de cette terre brésilienne, un pommier, arbre emblématique de la région, est enraciné comme un trait d’union entre son œuvre et notre territoire.
L’exposition Sebastião Salgado, collection de la MEP, présentée aux Franciscaines, n’est pas qu’une rétrospective. C’est une immersion dans le regard d’un homme qui a fait de son objectif une arme de mémoire, une lumière projetée sur un monde en péril. Ses images ne se regardent pas seulement : elles s’éprouvent, se ressentent et nous appellent à agir.